Les photographies de Vincent Gouriou explore la présence croissante des personnes LGBTQIA+ en milieu rural, en démentant l’idée selon laquelle leur épanouissement est limité aux grandes villes. Vincent Gouriou montre que de nombreux individus LGBTQIA+ choisissent de rester ou de revenir vivre à la campagne, attirés par une connexion à la nature et une recherche de modes de vie écologiques et durables. Malgré cette réalité, leur visibilité reste limitée, perpétuant les stéréotypes.
Dans le cadre de son projet Champs d’amour, Vincent Gouriou parcourt diverses régions rurales : Cantal, Aveyron, Puy-de-Dôme, Allier, Haute-Vienne et Côtes d'Armor. Il y rencontre des personnes engagées dans divers projets : Philippe, éleveur de vaches ; Anthony, passionné de permaculture ; Isabelle et Valérie, éleveuses de moutons ; Boubou, maraîchère ; Pascal éleveur de vaches laitières, et bien d’autres.
Ces échanges inspirants révèlent des parcours authentiques, comme le message de Boubou : elle encourage les jeunes LGBTQIA+ à rester proches de leurs racines, à être eux-mêmes et à trouver un soutien communautaire. Pour Gouriou, cette diversité humaine, semblable à celle de la nature, est essentielle à l’équilibre de la vie rurale.
Série réalisée avec le soutien de l'association Clermont-Ferrand Massif central 2028
Certains textes des légendes sont de Chloé Devis (Magazine La déferlante)
Série réalisée avec le soutien de l'association Clermont-Ferrand Massif central 2028
Certains textes des légendes sont de Chloé Devis (Magazine La déferlante)
Philippe est l'un des 7 derniers éleveurs de Salers à la traite. Il travaille avec ses trois enfants. Il a toujours vécu ici, dans la maison de ses grands-parents dont il s’est occupé jusqu’à leurs morts. Saint-Etienne-de-Chomeil, Cantal en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Adrian (à gauche) est né à Rodez. Dès qu’il a pu, il est parti étudier et travailler ailleurs, poussé par « le besoin de découvrir autre chose » et une « recherche d’identité ». En 2009, il est revenu pour reprendre la ferme de ses grands-parents. Ex-gendarme, d’origine bretonne, Sébastien s’est reconverti après sa rencontre avec Adrian en 2015, « par amour, mais la région [lui] plaît bien aussi ».
Les « contraintes topographiques » du territoire aveyronnais où Adrian et Sébastien, en couple, élèvent des brebis pour leur viande, guident leur manière de travailler hors d’une logique productiviste. « Pour l’avenir de la ferme, il faut plutôt se concentrer sur la vente directe et la diversification », estime Adrian.
Les « contraintes topographiques » du territoire aveyronnais où Adrian et Sébastien, en couple, élèvent des brebis pour leur viande, guident leur manière de travailler hors d’une logique productiviste. « Pour l’avenir de la ferme, il faut plutôt se concentrer sur la vente directe et la diversification », estime Adrian.
Codirectrice de l’association culturelle Polymorphe corp., Bony vit à Cérilly, dans l’Allier, avec sa compagne Johanna, une artiste allemande. En 2017, deux éleveuses de brebis, Isabelle et Valérie (en photo dans le bloc suivant), ont proposé à Bony d’accueillir sa structure au sein de leur ferme. Elle n’aurait jamais envisagé de s’installer à la campagne sans ce projet fondé avec des amix. Elle voit aujourd’hui son nouvel ancrage comme « un engagement à long terme » pour porter le message que « l’avenir est à la campagne ». Des artistes sont invités en résidence comme Amarin, musicien, en bas du bloc d'images.
↗ Isabelle (à gauche) et Valérie, ensemble depuis plus de seize ans, élèvent des brebis dans l’exploitation familiale reprise par la première il y a quarante ans. Cérilly département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Jean Baptiste est propriétaire d’une ferme pédagogique, il a une passion pour les oiseaux. La Creuse en Nouvelle-Aquitaine.
Pascal a repris l'exploitation laitière de ses parents en Bretagne près de Guingamp. Il travaille seul et reçoit parfois l'aide de sa famille ou d’un apprenti pour s’occuper d’une centaine de vaches, principalement des montbéliardes. J’ai débuté cette série en 2016 et les dernières images datent de décembre 2023.
Infirmier à domicile, Anthony s’est lancé dans le poly-élevage traditionnel à Charbonnières- les-Varennes (Puy-de-Dôme). Il élève notamment des poules, des canards et des moutons dans le cadre d’une transition professionnelle pour créer sa ferme en permaculture. " Je trouve qu’on a plus conscience à la campagne qu’à la ville de l’interdépendance entre les humains et la nature. Ça a une dimension presque spirituelle pour moi. "
Marie vit en couple avec Charlène et leur bébé Lucien né par PMA. Marie gère une savonnerie. Elle confectionne des savons à partir de plantes, certaines qu’elle cueille elle-même. Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est autour de Boubou, ici avec sa compagne, Popi, que s’est créée la ferme de la Petite Mouliche, à Cunlhat (Puy-de-Dôme), en 2023. Le collectif de huit personnes souhaitait « produire une alimentation saine et durable ». Boubou, fille d’agriculteur·ices, qui avait éprouvé le besoin de partir jusqu’en Californie pour « s’épanouir en tant que lesbienne », entend aujourd’hui démontrer qu’il est possible de « vivre là où sont ses racines, en étant qui on est ».
Le collectif de la Petite Moulich rejette en bloc « la société patriarcale, qui asservit et objectifie les gens, et l’agriculture intensive, qui nie les symbioses entre les êtres vivants ». Leur modèle s’appuie sur la mise en place d’activités multiples : « La diversité, c’est un gage d’équilibre, chez les humains comme dans le vivant en général. »
Le collectif de la Petite Moulich rejette en bloc « la société patriarcale, qui asservit et objectifie les gens, et l’agriculture intensive, qui nie les symbioses entre les êtres vivants ». Leur modèle s’appuie sur la mise en place d’activités multiples : « La diversité, c’est un gage d’équilibre, chez les humains comme dans le vivant en général. »
Patrice (à gauche), et François, en couple depuis dix-sept ans et mariés depuis trois ans, sont à la tête d’une exploitation bio de 60 vaches laitières à Auzelles (Puy-de-Dôme). Le premier est fils d’agriculteur·ices et s’est installé à proximité de la ferme parentale. Le second, ingénieur de formation, a grandi en ville. C’est leur amour pour les bovins et la nature qui les a réunis et leur a permis de surmonter de multiples obstacles. D’abord la dureté du métier, « un mode de vie qui te coupe de ton réseau social », où « tu côtoies la vie, la mort, tous les jours », mais aussi le regard porté sur eux : « Quand tu es gay et que, en plus, l’un des deux n’est pas du milieu, tu n’as jamais fini de faire tes preuves », relève François. Leur différence, c’est leur « sensibilité » : « On travaille avec les animaux, pas contre. »
Ce sont plus de trente fromages différents qui sont fabriqués et vendus en circuit court par Sylvain et Raphaël, éleveurs de chèvres à Saint Georges-sur-Allier, près de Clermont-Ferrand. Mariés depuis 2022, ils ont fêté en septembre 2024 les dix ans de leur entreprise, qui accueille aussi un restaurant, un bar à vins et une épicerie.