Trois séjours - à l’automne 2024, au printemps puis à l’été 2025.
Trois immersions dans le quotidien des aides à domicile sur le territoire de Ribérac et Tocane-Saint-Apre, en Dordogne. J’ai accompagné leurs tournées, de pavillons isolés en rez-de-chaussée d’immeuble, de fermes anciennes en appartements modestes, du matin au soir, du lever au coucher.
Trois immersions dans le quotidien des aides à domicile sur le territoire de Ribérac et Tocane-Saint-Apre, en Dordogne. J’ai accompagné leurs tournées, de pavillons isolés en rez-de-chaussée d’immeuble, de fermes anciennes en appartements modestes, du matin au soir, du lever au coucher.
Ce métier, je le connaissais de loin. C’était le premier métier de ma mère. En suivant ces femmes et ces hommes, j’ai découvert la beauté et la difficulté de ce qu’ils accomplissent chaque jour. Sur les routes de campagne, j’ai vu la fatigue, le froid qui engourdit autant que la chaleur écrasante des après-midis d’été. J’ai vu la douceur dans leurs gestes, l’humour qui sauve, la tendresse qui réchauffe.
J’ai été invité dans des lieux très intimes : les chambres où l’on veille, les cuisines où l’on prépare le repas, les salons remplis de photos, d’objets, de souvenirs. J’ai assisté aux toilettes, aux soins, aux prises de médicaments, aux promenades, aux moments de silence, aux rires, aux discussions… et parfois aux pleurs. Grâce à ces visites quotidiennes, beaucoup peuvent continuer à vivre chez eux, là où tout a un sens : leurs repères, leurs gestes, leurs souvenirs, parfois un jardin, un chien, un chat. C’est un monde souvent invisible, qu’on ne regarde pas toujours, et qui pourtant tient tant de vies debout.
J’ai choisi de photographier surtout à l’intérieur des maisons. Parce que là, tout parle : les murs, la lumière, les traces du passé, la solitude parfois immense, la chaleur qui surgit quand quelqu’un entre. J’ai cherché ce clair-obscur où se mêlent fatigue et vitalité, fragilité et courage, ombre et lumière.
Les ombres claires, c’est cela : ceux qui restent souvent invisibles mais qui, chaque jour, éclairent des vies.
Je tiens à remercier profondément les auxiliaires de vie qui m’ont fait confiance et qui m’ont accueilli dans leur quotidien - chez les habitants, dans leurs voitures, autour d’un café, là où peuvent se raconter les plus belles confidences.
Merci aux personnes accompagnées qui m’ont accueilli, parfois dans les moments les plus vulnérables. Et une pensée particulière pour Odette et Maxime, qui ne sont plus là aujourd’hui.
Ce projet a bénéficié du soutien financier et technique de la Communauté de communes Périgord Ribéracois (Centre intercommunal d’action sociale du Val de Dronne) et de l’Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord.